Afin de bien comprendre les symptômes de la cataracte il est important de comprendre tout d’abord ce que représente cette pathologie.
La vision brouillée
De loin et ou de près, c’est le signe le plus fréquent de cataracte (93,6% des cas). Si les cataractes très évoluées sont très gênantes et amènent généralement les patients à consulter, les formes débutantes ou peu évoluées et lentes sont plus difficiles à repérer par le patient.
La vision brouillée peut apparaitre progressivement, c’est le cas le plus classique. Mais parfois elle peut apparaitre très rapidement en quelques semaines ou quelques mois.
Certaines activités qui étaient possibles et faciles deviennent difficiles voire impossibles. La cataracte concerne le plus souvent les deux yeux mais parfois un seul œil. Elle est alors plus difficile à diagnostiquer pour le patient car la mauvaise vision d’un œil est compensée par la bonne vision de l’autre œil. Il en résulte malgré tout une gêne et une maladresse dans la vie quotidienne. C’est parfois en cachant un œil que le patient s’en rend compte brutalement. Si la vision brouillée apparaissant lentement chez le patient âgé est le plus fréquemment due à une cataracte en France, d’autres maladies oculaires peuvent se révéler par le même symptôme (dégénérescence maculaire liée à l’âge ou DMLA, diabète, glaucome …) . Seul l’examen ophtalmologique fera la différence d’autant que dans certains cas plusieurs maladies peuvent coexister.
Mes lunettes ne vont plus
Le patient a l’impression que ses lunettes ne sont plus adaptées en particulier en vision de loin et il ressent un inconfort dans certaines circonstances visuelles de la vie quotidienne. A partir de la soixantaine (et parfois de la quarantaine) cette sensation doit amener à consulter son ophtalmologiste habituel.
Des éblouissements
Ils peuvent être associés à une diminution de la tolérance à la lumière, que ce soit en forte luminance le jour (ciel clair, ciel nuageux, neige, soleil) ou du fait des phares de voitures la nuit (un tiers des cas). Ce peut être lors de la conduite nocturne.
Difficultés de la localisation dans l’espace
Certains patients peuvent éprouver des difficultés à localiser à temps les panneaux routiers.
Modification de la vision des couleurs
Une modification de la vision des couleurs est parfois décrite par les patients. Ce peut être une atténuation de toutes les couleurs ou la disparition progressive des bleus.
Une vision double
Elle survient sur un seul œil et est en pratique beaucoup plus rare. Le patient s’en aperçoit en cachant un œil puis d’autre et perçoit deux images décalées.
Tous ces signes sont fréquemment associés à la cataracte mais seul l’examen de l’œil par un ophtalmologiste pourra faire le diagnostic exact et éliminer d’autres diagnostiques parfois plus graves ou difficiles à traiter (glaucome, dégénérescence maculaire liée à l’âge …).
L’Ophtalmologiste fera un examen si le patient est gêné par ces symptômes.
Parfois il ne s’est rendu compte de rien, du fait de la baisse progressive de sa vision, et c’est son ophtalmologiste lors de l’examen systématique de contrôle qui lui annoncera le diagnostic et retrouvera les symptômes. Il aura constaté une baisse de l’acuité visuelle et l’existence de la cataracte.
C’est donc l’ophtalmologiste qui fait ou qui confirme le diagnostic de cataracte, ses causes éventuelles, ou l’existence de maladies associées. La gêne du patient est évaluée non seulement par les examens cliniques et parfois complémentaires mais également par un dialogue concernant sa vie quotidienne.
Ce dialogue est primordial pour décider d’une éventuelle intervention car toutes les cataractes ne sont pas à opérer et certaines d’entre elles sont peu gênantes et peu évolutives. Elles ne relèvent donc pas d’une chirurgie. Ce n’est qu’après un examen complet et un dialogue ouvert tenant compte des habitudes de vie du patient qu’une décision opératoire pourra être prise. Elle tiendra compte du rapport entre le risque opératoire (minime mais réel) et le bénéfice pour le patient.
Une cataracte peut ou doit être opérée quand elle provoque une gêne significative pour le patient.
Une fois le diagnostic de cataracte fait par l’ophtalmologiste, une éventuelle décision opératoire doit être prise en concertation avec le patient. Cette gêne est évaluée par la mesure de l’acuité visuelle de loin et de près lors de l’examen mais pas seulement. Les autres signes de cataractes doivent être systématiquement recherchés par l’interrogatoire du patient. Une autre pathologie doit être éliminée. Le dialogue avec le patient est fondamental pour décider d’une intervention. Il évalue sa gêne dans la vie quotidienne en fonction du profil et des activités de chacun.